claudeduvar
a écrit le
19/06/2008 21:24 (ref msg # 17885 )
|
curiosité végétale La sombre histoire du ‘Pêcher à fleur frisée’, par Antoine Jacobsohn Antoine Poiteau écrit en 1846 dans sa Pomologie française. Recueil des plus beaux Fruits cultivés en France ces lignes sur le ‘Pêcher à fleur frisée’. « J’ai rencontré ce singulier pêcher, pour la première fois, au printemps de l’année 1810, dans le Potager du roi à Versailles. Il n’y en avait qu’un seul individu planté en espalier le long d’un mur au levant, et qui paraissait âgé de 12 à 15 ans. On n’a pu me donner aucun renseignement sur son origine, ni me dire de quelle pépinière on l’avait tiré, la révolution ayant forcé les anciens jardiniers à se disperser, et le potager ayant été même long-temps sans chef. Je n’ai pas même pu savoir si quelque amateur était venu le visiter, et si on en avait demandé des greffes. Néanmoins, j’ai profité de sa floraison pour en dessiner un rameau, et au temps de la maturité des pêches j’y suis retourné pour compléter mon dessin. En 1816, je quittai le jardin de Fontainebleau pour aller diriger les pépinières royales de Versailles, sous l’administration de M. le comte Lelieur de Ville-sur-Arce. On n’avait jusque-là élevé que des arbres forestiers et d’agrément dans les pépinières royales ; alors on jugea convenable d’y élever aussi des arbres fruitiers ; des sujets furent plantés en conséquence ; des amendes furent semées, et l’époque d’écussonner étant arrivée j’allai au Potager prendre des rameaux du Pêcher à fleur frisée et leur donnai la plus belle place parmi les greffes, car j’affectionnais singulièrement ce Pêcher, que j’aurais voulu tirer de l’obscurité où je l’avais trouvé. À la fin de 1817, la destinée m’a fait retourner en Amérique pour prendre la direction des cultures aux habitations royales de la Guiane. A mon retour, le Pêcher à fleur frisée du Potager de Versailles était mort dans son obscurité ; le premier garçon, qui l’avait greffé aux pépinières royales, était allé à Compiègne occuper une autre place ; personne n’a pu me dire si on avait continué de greffer mon Pêcher de prédilection, et depuis ce temps je ne l’ai revu nulle part. Il est bien à craindre qu’il ne soit perdu.Quoi qu’il en soit de ce Pêcher, ses fleurs ne ressemblaient à aucune autre fleur de Pêcher ; on voit seulement qu’elles appartenaient à la section des grandes fleurs, et ce caractère, joint à celui des glandes et du fruit, prouve qu’il constituait une variété de la pêche Grosse mignonne, déjà si fertiles en variétés. Son fruit avait la grosseur, la couleur et les qualités de la Grosse mignonne, et sa maturité arrivait dans la dernière quinzaine d’août ». |
Filopat
a écrit le
25/06/2008 22:34 (ref msg # 17983 )
|
Euh, se prendre de passion pour la fleur du pêcher, on est à la limite du vice là? Ou pas? Cela dit voir surgir du fond des âges, bon 1800 ce n'est pas le paléolithique mais quand même, cette attention pour la forme de la fleur d'un arbre en principe cultivé pour ses fruits, c'est touchant. Illustration du fait qu'on ne désire jamais autant que ce qui nous échappe: pour Poiteau une fleur frisée, pour d'autres, les fruits rares, les fruits tropicaux voire les chataigniers greffés sur chênes... Merci Claudeduvar pour ce moment de poésie fruitière! Au fait, pourquoi "La sombre histoire du ‘Pêcher à fleur frisée’, par Antoine Jacobsohn " et ensuite "Antoine Poiteau écrit en 1846 " Il s'agit du même Antoine? L'un raconte l'histoire de l'autre? |
JM
a écrit le
25/06/2008 23:00 (ref msg # 17986 )
|
Je crois même qu'il existe des cultivars de pêchers à fleurs de nos jours. Il y en a qui n'ont faim qu'avec les yeux. Je l'avoue, je suis plus terre à terre (j'ai faim de manière plus ...classique ! ![]() |
greffer.net >> Pêcher et nectarinier